Ha la la ! le Halal, quel problème !
Il aura suffit que la Marine lance une nouvelle polémique raciste visant les Musulmans pour que les politiques, les médias s’en emparent et la transforment, parait-il, en première préoccupation des Français.
On imagine en effet les métallos de Fleurange, les ouvrières de Lejaby, ceux de Pétroplus ou de Cofinoga et tous les autres menacés de perdre leur emploi se désintéresser soudainement de leur sort pour se préoccuper prioritairement de la façon de savoir si le steak qu’ils peuvent encore se payer provient d’une bête égorgée convenablement ou non (sans étourdissement préalable).
Sujet dont ils se fichaient sans doute éperdument avant qu’il ne fasse la une des médias.
On imagine les plus de 8 millions de pauvres de notre Pays qui n’ont pas les moyens d’acheter régulièrement de la viande, ne serait-ce que pour leurs enfants, tétanisés par cette nouvelle.
Notre Président-candidat-près-du-Peuple, en Louis XIV des abattoirs (l’étal, c’est moi !) estime le 21 février lors d’une visite à Rungis que "la polémique n'a pas lieu d'être .On consomme chaque année en Ile-de-France 200 000 tonnes de viande et il y a 2,5 % de viande casher et halal".
Le 3 mars à Bordeaux Il réclame la traçabilité de la viande halal et casher.
Et oui ! il n’y a pas que les Musulmans qui abattent les animaux selon leurs rites religieux, il y a aussi les Juifs.
Puis le 5 mars à St Quentin il affirme que : "Le premier sujet de préoccupation, de discussion des Français (…) c'est cette question de la viande halal". Et pas casher ?
Une fois de plus le virage à droite toute est pris. Guéant, qui n’en rate pas une dans la droitisation extrême en rajoute une couche sur les cantines scolaires.
Le premier Ministre Fillon dans son style onctueux et faux-cul déclare à titre personnel : « Les religions doivent réfléchir au maintien de traditions qui n'ont plus grand chose à voir avec l'état aujourd'hui de la science, l'état de la technologie, les problèmes de santé. On est dans un pays moderne, il y a des traditions ancestrales qui ne correspondent plus à grand-chose alors qu'elles correspondaient dans le passé à des problèmes d'hygiène." (...) "On pourrait y réfléchir." Mais "ce n'est pas le jour et pas le moment d'engager ce débat."
Si ce n’est pas le jour et le moment, pourquoi en parle-t-il ? si ce n’est pour attiser le problème et ratisser les voix d’extrême droite.
Bien sûr toutes ces déclarations ont provoqué l’émoi et la colère des autorités religieuses Juives et Musulmanes de notre Pays qu’on fait venir à Matignon pour les calmer.
Sarkozy, Fillon et la droite, les pompiers pyromanes. Marine allume le feu, eux l’attisent puis cherchent à l’éteindre.
Il paraît que la campagne électorale n’est pas d’un haut niveau, ça dépend de qui on parle.
Pour ce qui est du Front National ce n’est pas étonnant, la stigmatisation et la haine étant leur fonds de commerce.
Et quand la droite leur emboîte le pas, elle n’élève pas le débat. Mais cela vaut sans doute mieux que parler chômage, emploi, pouvoir d’achat, Europe, crise et Banquiers qui viennent de recevoir 1000 milliards d’euros de la BCE.
En écrivant ces lignes j’écoutais ce bon vieux Georges chanter :
Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
(Ballade des gens qui sont nés quelque part. Georges Brassens)
le 08 mars 2012
