Dans son édition du 2 avril, le journal Sud-Ouest, après, on s’en doute, une longue et minutieuse investigation, titre : « La CGT a choisi son camp ».
Et ce camp serait la gauche, figurez-vous. En voilà un scoop sensationnel
C’est vrai, la Commission Exécutive Confédérale dans une déclaration unanime du 13 mars appelle à battre la droite et l’extrême droite.
De plus elle a publié un bilan de 5 ans de Sarkozysme à 1 million d’exemplaires. Bilan désastreux pour les salariés, les retraités et pour le Pays tout entier, sauf bien entendu la petite caste des nantis proches du pouvoir et du Medef.
Est-il si extraordinaire que la CGT, dont les dirigeants et adhérents ne sont pas masochistes, appelle les salariés actifs et retraités qui sont aussi des citoyens à ne pas renouveler le mandat du Président sortant, premier responsable des reculs sociaux subis depuis 5 ans ? Certainement pas.
En cela elle est fidèle à la fois à son indépendance et à ses statuts dont le préambule dit notamment :
« Elle agit pour une société démocratique, libérée de l’exploitation capitaliste et des autres formes d’exploitation et de domination, contre les discriminations de toutes sortes, le racisme, la xénophobie et toutes les exclusions. »
On en conviendra, libérer la société de l’exploitation capitaliste n’est pas franchement de droite.
Donc, que les orientations de la CGT se situent à gauche quand on les positionne sur l’échiquier politique n’a rien de nouveau.
Ça date de plus de 100 ans et notamment la Charte d’Amiens en 1906, c’est dire l’originalité de l’article de Sud-Ouest.
Que la Présidente du Medef, Mme Parisot trouve le Président sortant ébouriffant et lui tresse des lauriers en toute occasion serait normal mais que la CGT dise exactement le contraire serait choquant ?
La CGT devrait-elle s’insurger si des candidats reprennent à leur compte certaines de ses revendications ? Bien au contraire.
Quand c’est le cas, force est de constater que ces candidats sont de gauche.
La position de la CGT est cohérente avec celle de la Confédération Européenne des Syndicats qui s’est prononcée contre le nouveau Traité Européen instaurant l’austérité et l’aggravation des politiques néo- libérales pour faire payer la crise aux salariés et Peuples d’Europe.
En outre, le Président sortant n’en finit pas d’insulter les militants syndicaux qui, avec les salariés luttent contre la fermeture de leurs usines, comme c’est le cas à Fleurange. Après la CGT, cible permanente de sa part, c’est maintenant au tour de la CFDT. Qui d’autre demain ?
C’est insupportable.
Alors, foin d’hypocrisie, oui, salariés, retraités, dans votre intérêt, lors des prochaines élections, infligez une lourde défaite à l’extrême droite et à la droite.
Par Alain Daramy (militant CGT)
