Section de Boucau

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Compétitif: l'expérience.

 

     Enfin, quoi, ce n’est pas sérieux de vouloir encore gagner plus, de réclamer de meilleurs salaires alors que tout le monde -ou presque- vous l’affirme : ce sont les salaires qui nuisent à l’économie,  les salariés  vendent leur travail trop cher !

     Alors il faut expliquer, expliquer encore, comme le font des économistes patentés et labélisés tous les jours sur les médias dominants. Pour relancer activité industrielle et économie un seul mot d’ordre, compétitivité. Alors tout le monde comprend, Il faut appliquer l’austérité,  la rigueur, faire des sacrifices.

     D’ailleurs, à part tous ceux du Front de Gauche,  quelques uns du PS, des verts et de rares à droite, nos députés PS et UMP, comme un seul homme ont adopté le Traité de Sarkozy/Merckel.et sa règle d’or.

    Les choix budgétaires des Pays  de l’Europe, dont le notre, sont désormais sous la surveillance de technocrates désignés et non  élus. De plus, en cas de non respect de ce carcan, ils seront frappés de sanctions financières. Mais, soyez rassurés, vous verrez, bientôt, dans quelque temps, disons… plus tard, tout va rentrer dans l’ordre. En somme, demain on rasera gratis !!!

    Curieux comme cette musique se répète. C’est celle-là qui avait retenti aux oreilles des ouvriers de la cimenterie de Boucau voici quelques années. Deux unités, l’une ici, l’autre à Rivière prés de Dax assuraient une même production. Une de trop selon la direction. Allait rester, celle qui serait la plus rentable, celle dont les salariés accepteraient de voir leurs salaires baisser. Contre l’avis du syndicat CGT, la majorité du  personnel de Boucau avait choisi de faire le sacrifice.

    Sauvés, pensaient-ils. Las, quelques mois plus tard l’usine fermait, carrière vendue, four démoli. Les capitaux, eux, s’expatriaient vers la Turquie, le Maroc…Plus rentables, plus profitables pour les actionnaires. Racheté, le site devenait une simple entreprise de conditionnement d’un ciment importé.

   Exemplaire, non ? En tout cas suffisamment explicite pour constater que  les mensonges, le chantage des actionnaires de la société avaient pour but de satisfaire la recherche d’un plus grand profit immédiat. Les scrupules, la  moralité, le respect de l’homme, de l’environnement et le souci de l’avenir commun n’étouffent pas les rapaces de la finance. Aujourd’hui, rien de changé. Et c’est à l’échelle du pays, du continent européen, du monde que le même piège est tendu avec une  politique qui se poursuit. Le gouvernement attribue vingt milliards aux entreprises, financés par l’augmentation de la TVA et les économies des dépenses publiques. La recette qui n’a rien résolu depuis plus de 30 ans, mais réjouit la patronne du MEDEF, nous est encore présentée comme la solution des solutions !!

   Non, décidément, un coureur de fond n’ira pas  plus vite et plus loin s’il accepte de se couper une jambe pour être plus léger ! La rigueur ne sera jamais la solution pour des lendemains heureux. Les grecs, les espagnols, les italiens, les portugais le savent trop bien.

   Nous l’affirmons haut et fort, il existe d’autres solutions, d’autres perspectives pour un changement réel et effectif. Mais il faut avoir le courage d’affronter résolument les forces qui veulent que rien ne change. Les nôtres sont majoritaires dans le pays, c’est sur elles qu’il faut compter et s’appuyer. Elles doivent encore plus fort se faire entendre. La gauche n’a pas le droit de décevoir en restant sur les mêmes recettes politiques que celles d’hier, en ne respectant pas ma parole donnée. Les risques d'un avenir bien sombre en seraient immenses.

 

Jean Prudet 

 

Compétitif: l'expérience.

le 22 December 2012

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