Section de Boucau

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Si c'est lui qui le dit !

Le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon a fait le buzz comme on dit maintenant, pour avoir, lors d’un interview au Journal du Dimanche, osé comparer François Hollande à « un capitaine de pédalo » dans la tempête de la crise.   Cette formule, reprise en boucle dans les médias, qui ont, comme d’habitude, superbement ignoré le reste de l’interview a déclenché des réactions courroucées chez les dirigeants socialistes Pierre Moscovici : "Quand on est comme Jean-Luc Mélenchon un candidat de gauche, on ne parle pas ainsi du candidat du PS, parce que ce faisant qui sert-on, sinon la droite ou l'extrême droite ?", s'est-il interrogé. L’inévitable Jack Lang tout en nuance : “d’étranges convergences dans l’insulte grossière unissent le cabinet noir de l’Elysée, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen“. Ainsi, toute critique du Parti Socialiste et de son candidat serait interdite à gauche sous peine d’être assimilé à la droite et à l’extrême droite. Mettre dans le même sac le Front de Gauche et son candidat avec le Front national, voilà qui est subtil, respectueux et pas injurieux du tout. Il faudra bien pourtant que l’élection présidentielle soit l’occasion d’un vrai débat sur les programmes et solutions des uns et des autres pour sortir de la crise et pas seulement sur le look et les belles déclarations. Au fait que pensent les socialistes du gouvernement d’union en Grèce entre extrême droite (une première depuis la dictature des colonels), droite et…. Parti socialiste ? Si la situation s’aggrave en France peut-on imaginer pareille « union sacrée » ? Puisque en Grèce c’est un fait, est-il interdit de se poser cette question ? Que pensent-ils de cette déclaration de Michel Rocard en date du 13 novembre : Estimant que "les idées peuvent tuer", il a accusé l'économiste Milton Friedman et les partisans du libéralisme d'être responsables des difficultés financières actuelles. "La plupart des gouvernements ont adopté cette doctrine, mais ça ne marche pas. Nous sommes obligés d'en sortir". Enfin, la critique ci-dessous fait-elle le jeu de la droite et de l’extrême droite ? « Au sein de l’Union européenne, le Parti socialiste européen (PSE) est historiquement associé, par le compromis qui le lie à la démocratie chrétienne, à la stratégie de libéralisation du marché intérieur et à ses conséquences sur les droits sociaux et les services publics. Ce sont des gouvernements socialistes qui ont négocié les plans d’austérité voulus par l’Union européenne et le Fonds monétaire international [FMI]. En Espagne, au Portugal et en Grèce bien sûr, la contestation des plans d’austérité prend pour cible le FMI et la Commission européenne, mais aussi les gouvernements socialistes nationaux. (…) Une partie de la gauche européenne ne conteste plus qu’il faille, à l’instar de la droite européenne, sacrifier l’Etat-providence pour rétablir l’équilibre budgétaire et flatter les marchés. (…) Nous avons été en plusieurs lieux du globe un obstacle à la marche du progrès. Je ne m’y résigne pas . » Benoît Hamon, Tourner la page. Reprenons la marche du progrès social, Flammarion, Paris, 2011, p. 14-19.   Si c’est lui qui le dit ! que rajouter de plus !   Par Alain Daramy

 

Si c'est lui qui le dit !

le 29 November 2011