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L’heure des choix décisifs

 

Le budget national qui a été voté par la majorité socialiste est un élément essentiel de la mise en œuvre d’une politique. Si quelques avancées ont été obtenues dans le but de faire contribuer chacun à la mesure de ses moyens, très vite, des reculades, des abandons sont apparus, révélateurs du manque de volonté d’appliquer une véritable politique de gauche.

La conjoncture publiée par les économistes de l’OFCE est catégorique : l’objectif des 3% de déficit public imposé par le traité européen est inatteignable. Le gouvernement persiste à le garder, simplement pour entrer dans les dépenses du TSCG que nous ne cessons de dénoncer vivement. Les conséquences sont graves, ce sera au prix de réajustements brutaux, évalués à plus de 20 milliards d’euros qui risquent de plonger un peu plus l’économie française dans la récession et d’accroitre encore l’endettement public , comme le montrent la Grèce, l’Espagne ou l’Italie.

C’est la croissance qui nous permettra de réduire nos déficits et non l’inverse. Le niveau record du chômage et la situation de l’emploi risquent encore de se dégrader l’an prochain, et il est déraisonnable de faire de la réduction du poids de la dette publique l’unique priorité. Les conséquences annoncées de ce choix, en contradiction avec les espoirs de la majorité des électeurs de gauche, sont de nouvelles réductions d’effectifs dans la fonction publique, 2% en moyenne d’ici 2015.Les dépenses de fonctionnement des ministères 5% et le gel des investissements.

La catastrophe qui s’abat sur l’industrie et l’emploi n’en finit pas. Dans les secteurs de l’automobile, des banques, du commerce, de l’énergie, de la chimie, du textile, des transports, etc., les activités, la vie de centaines de milliers de gens, de familles sont broyées. La destruction des grands secteurs économiques aura pour effet de détruire des petites et moyennes entreprises étranglées par les prix que leur imposent les multinationales devenues donneurs d’ordres et la difficulté d’accès à un crédit à taux acceptable et donc favorable à l’activité et à l’emploi.

Nous abordons une période politique où chacun devra multiplier les explications pour faire comprendre aux citoyens que le gouvernement qui est sorti de ses choix électoraux à le plus grand besoin qu’on lui rappelle d’où il tient sa légitimité, du peuple qui travaille et produit les richesses, des banquiers qui les accaparent et les gaspillent.

Oui, la lutte de classe existe. Elle sort de son ombre. L’ultimatum des grands patrons, avec la photo de cinq d’entre eux qui pèsent 128 milliards d’euros, la presse détenue par M. Dassault le Figaro, M. Arnault les Echos, et le Parisien par le groupe Amaury. Les télévisions privées et publiques relaient le manifeste du capitalisme. Ces entreprises qui ont réalisé 74 milliards de profits l’an passé et dont la moitié a été reversés en dividendes aux actionnaires.

Oui l’argent doit aller au travail. Le chômage explose, la pauvreté s’étend. Le patronat et la droite veulent gagner ce qu’ils ont perdu par les élections. Le gouvernement doit répondre à l’attente des gens et faire reculer l’austérité.

Pour réussir, la gauche doit réagir en imposant des droits nouveaux aux salariés et s’opposer aux licenciements boursiers, créer un pôle public bancaire pour un nouveau crédit favorable au travail, à la formation. Après avoir obtenu des allègements fiscaux, voici que le grand patronat réclame toujours plus. Il veut, sous couvert du mot « compétitivité », faire baisser les dépenses publiques de 60 milliards d’euros, qui sont des biens communs tels que la santé, l’école, le logement, les transports.

Cela fait des années que les gouvernements ont multiplié les cadeaux fiscaux et sociaux aux entreprises sans que le chômage et la pauvreté ne reculent. Les profits ont augmentés alors que les salaires ont diminués.

J.P.Lagrave

 

 

L’heure des choix décisifs

le 12 décembre 2012

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